Nantene Coulibaly, la femme aux mille bras
« J’ai choisi d’illustrer ma marque avec le logo d’une femme qui a plusieurs bras, la femme aux milles bras, parce que la femme joue de multiples fonctions dans notre société et s’occupe de beaucoup de choses dans la famille », explique Nantene Coulibaly.
« En juillet 2009, nous avons créé un Groupement d’intérêt économique (GIE). Il a vite évolué au fil des années. Nous transformons principalement les céréales (fonio, maïs et mil), d’autres produits locaux comme l’arachide et, depuis peu, le karité. Nous proposons une gamme de 10 produits et nous nous approvisionnons dans les régions de Sikasso et Ségou pour être livrés à Bamako. Nous sommes intraitables sur la qualité et les délais de livraison. Nos produits sont pour l’instant vendus uniquement au Mali, avec des points de vente à Bamako, et dans les régions de Sikasso et Ségou. Il arrive parfois, que de tierces personnes se ravitaillent auprès de nous et les exportent. Nous produisons par exemple entre cinq et six tonnes de fonio par mois », explique-t-elle.
Nantene emploie essentiellement des jeunes et des femmes. Son désir profond d’aider les femmes maliennes et de mettre son expérience à leur profit, remonte aux années où elle travaillait à la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT), dans laquelle elle a passé près de 26 ans. Ensuite, l’idée de transformer les produits locaux lui est venue en 1985 lorsqu’elle s’est rendue compte que les producteurs n’arrivaient pas à écouler toute leurs récoltes, faute de clients.
Elle décide donc d’arrêter ce gâchis et de faire d’une pierre deux coups : valoriser les produits locaux et employer des jeunes et des femmes. Son entreprise, Dado Production compte aujourd’hui 20 employés, permanents et saisonniers, dont une majorité de 16 femmes.
Cette jeune maman de 26 ans, suit la mise en œuvre d’un projet d’électrification en milieu rural, financé par la Banque mondiale. © Habibatou Gologo/Banque mondiale
Madina Tall, électrifier les zones rurales pour autonomiser les femmes
Pour cette jeune femme de 26 ans, maman d’un bébé de six mois, tout commence en décembre 2014. « J’ai postulé pour un stage de fin d’études à la Banque mondiale, après mon master en développement international. Je n’ai pas été retenue à l’époque mais mon CV est resté dans leur base de données. C’est par la suite qu’ils m’ont contactée pour assurer la coordination entre la Banque et les partenaires techniques et financiers, dans le cadre d’un groupe thématique sur l’énergie. J’ai ensuite été chargée du suivi du projet de Système hybride d’électrification rurale (SHER).
En 2015, j’ai fait partie d’une mission sur l’égalité hommes-femmes, chargée d’évaluer les besoins énergétiques des unités de transformation et de commercialisation (UTC) des produits locaux dans la région de Koulikoro. Ces UTC sont des sources de revenus importantes pour les femmes.
À l’issue de la mission, nous avons entre autres constaté que de nombreuses femmes avaient besoin de cours d’alphabétisation, de formations en gestion et d’équipements. Elles ont notamment besoin de réfrigérateurs pour pouvoir conserver leurs produits ou encore de séchoirs solaires pour la mangue et le fonio (céréale).
Cette mission m’a permis de faire le lien entre mes études et ce que fait la Banque mondiale.
Le projet SHER compte développer une énergie hybride dans 50 localités du Mali. On trouve déjà des mini réseaux installés par des opérateurs privés dans ces zones, mais le projet devrait permettre d'accroître la capacité installée des énergies renouvelables et améliorer la fourniture d’électricité dans les endroits mal desservis.
À terme, cela fera baisser le prix de l’électricité en milieu rural où elle est actuellement trois fois plus chère qu’en milieu urbain.
De plus, les zones ciblées seront couvertes 18 heures par jour au lieu de six. Ce qui sera pour moi une source de fierté car nous avons besoin de développer les zones rurales ».