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À Sokodé, la vie ne s’arrête plus en saison des pluies

26 janvier 2017


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LES POINTS MARQUANTS
  • Pendant la saison des pluies, le quotidien des habitants de Sokodé est chamboulé par les inondations chroniques de certaines parties de la ville longées par la rivière Kpondjo.
  • La rivière est dangereuse à traverser, obligeant les élèves à rater l’école, et les habitants à parcourir plus de trois fois la distance normale pour aller travailler.
  • La construction d’un pont en 2016, a permis de relier les deux rives de la rivière, d’améliorer la sécurité des habitants et de mener une vie normale en toute saison.

SOKODÉ, le 26 janvier 2016—Située dans la région de Tchaoudjo, Sokodé est la deuxième ville du Togo et un lieu important d’échanges commerciaux. Or, pendant la saison des pluies, les eaux de ruissellement des versants escarpés du nord et de l’ouest, viennent creuser les plaines et les plateaux et se déversent dans la rivière Kpondjo, causant des dégâts énormes pour les habitants.

La rivière coule le long de l’école, du marché, du centre de santé et de l’ensemble des administrations et maisons de Sokodé. Près de 1 000 personnes la traversent chaque jour. Mais, en périodes de crue, la traversée devient dangereuse obligeant les habitants à contourner le cours d’eau par des voies beaucoup trop longues. Comme les élèves de l’école primaire publique et du collège de l’aviation, qui doivent parcourir 9 kilomètres à pied tous les jours et sont tentés de sécher les cours. 

 « Avant quand une pluie s’annonçait, nous évacuions systématiquement les enfants sans attendre la crue de la rivière. Les parents s’inquiétaient pour la sécurité de leurs enfants. L’école se vidait », explique le directeur de l’école primaire publique.

Par ailleurs, ces crues paralysaient l’activité économique, les revenus de la population devenaient très irréguliers et la vie sociale entre les habitants des deux rives était complètement perturbée.

Excédés par l’absentéisme systématique pendant la saison des pluies, les enseignants de l’école primaire ont commencé à réfléchir à la construction d’un pont et de caniveaux le long de l’école pour la protéger des futures crues. Ils ont été soutenus par les parents d’élèves, le reste de la communauté et par le Comité de développement du quartier qui a soumis cette idée de projet à l’Agence d’appui aux initiatives de base (AGAIB-CENTRALE). L’agence a servi t’intermédiaire avec le Projet de gestion intégrée des catastrophes et des terres mis en œuvre par la Banque mondiale (PGICT) qui a permis de financer cet ouvrage.

 

La main-d’œuvre n’a pas été difficile à trouver, les habitants de Sokodé s’étant énormément mobilisés pour les travaux. Tout en améliorant les infrastructures locales, ce type de projet a en effet l’avantage de fournir un emploi sur le chantier à de nombreuses personnes.

Ce matin, sur le chemin de l’école, un élève se réjouit de traverser le nouveau pont : « En me rendant à l’école un matin, j’ai glissé au milieu de la rivière et je suis tombé. Tout ce que j’avais est tombé à l’eau. Les autres camarades m’ont aidé à récupérer les fournitures trempées, ma tenue aussi. J’ai même perdu l’argent de mon petit déjeuner. Dieu a exaucé notre prière d’avoir un pont. Je remercie ceux qui ont pensé à nous. »

Le projet a également permis de reboiser les berges afin d’éviter l’envasement du cours d’eau. « Si nous arrivons à restaurer la forêt galerie, le cours d’eau sera stabilisé. L’eau ne sortira plus du lit de la rivière », espère Tarouessiè Komi Tellu, directeur de l’Environnement pour la région Centre.

D’un montant total de 7,29 millions de dollars, provenant d’un don de l’Association internationale de développement, le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres, le projet de gestion intégrée des catastrophes et des terres est mis en œuvre à travers le pays depuis 2011.

Son objectif est multiple et son action variée, allant du financement et de l’installation d’équipements hydrométéorologiques pour prévenir les risques de catastrophe naturelles à la création de services de protection civile, et à la formation de sapeurs-pompiers, afin d’améliorer leurs capacité de réponse en cas de catastrophe naturelle.

Le projet organise également des campagnes d’information et de sensibilisation sur la gestion des risques et des catastrophes naturelles dans 80 villages et plus de 100 écoles. Il a également mis en place des activités communautaires pour aider le Togo à s’adapter aux changements climatiques et à gérer durablement ses terres. 


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