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Niger - Vue d'ensemble

LE PAYS EN BREF

Situé Situé au cœur du Sahel, le Niger a une économie peu diversifiée, dépendant de l'agriculture pour 40 % de son PIB. Le taux d'extrême pauvreté a atteint 52,0 % en 2023 en raison d'une croissance négative par habitant et d'une inflation en hausse, ce qui, par rapport à 2022, a augmenté la population extrêmement pauvre de près de 1,1 million de personnes, portant le total à 14,1 millions de personnes en 2023.

En 2023, le Bureau de coordination des affaires humanitaires (UNOCHA) a rapporté que 4,3 millions de personnes, soit 17 % de la population, avaient besoin d'une assistance humanitaire au Niger, contre 3,7 millions en 2022. En janvier 2024, selon l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), le Niger a accueilli près de 690 000 réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées à l'intérieur du pays (PDI), dont une majorité dans les régions de Tillaberi, Tahoua et Diffa.

Contexte politique

Mohamed Bazoum a été élu à la présidence lors des élections de décembre 2020 et février 2021. Il est le premier à succéder de façon démocratique à son prédécesseur. Mais le 26 juillet 2023, des membres de sa garde présidentielle le démettent de ses fonctions ce qu'ils justifient en disant vouloir éviter de nouveaux problèmes économiques et sécuritaires.

À la suite de ce coup, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) a fermement condamné cet événement lors d'un sommet d'urgence organisé au Nigeria le 30 juillet 2023. Elle a imposé des sanctions sévères contre le pays avec la fermeture des frontières terrestres et aériennes avec le Niger, ainsi que des sanctions financières telles que le gel des transactions de services, y compris les services publics et l'électricité, et le gel des avoirs nigériens à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ces sanctions ont eu un impact profondément négatif sur la population, notamment avec l’augmentation du coût de la vie et la pénurie d'électricité, le Nigeria ayant cessé de fournir de l'électricité au Niger. Les sanctions ont été levées par la CEDEAO le 24 février 2024, à la suite de l'annonce faite par le Niger et d'autres pays de l'Alliance des États du Sahel (AES), dont le Burkina Faso et le Mali, de leur retrait de la CEDEAO.

Situation économique

La croissance en 2023 ne devrait être que de 1,2 % en raison des effets combinés des crises politiques, sécuritaires et climatiques. Les sanctions commerciales de la CEDEAO et la fermeture des frontières ont provoqué la réduction des exportations, notamment en retardant les exportations de pétrole brut par le nouvel oléoduc, qui est maintenant achevé et mis en service. L'insuffisance des précipitations, les ravageurs de culture, les inondations localisées, la baisse de la fertilité des sols et l'insécurité dans certaines zones de production clés ont réduit la production agricole, malgré une forte production de l'agriculture irriguée. Les sanctions ont également entraîné des pertes dans le secteur privé, une crise de liquidité et une détérioration des portefeuilles dans le secteur bancaire.

Après une baisse consécutive entre janvier et juillet 2023, l'inflation a augmenté de façon continue depuis août 2023 en raison de la faible production agricole et de la fermeture des frontières. Pour contrer l'inflation dans l'ensemble des pays de l'Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), la BCEAO a relevé les taux d'intérêt directeurs de 150 points de base cumulés depuis le milieu de l’année 2022, à 3,5 % pour les appels de fonds et à 5,5 % pour la facilité de prêt marginal. Cependant, l'inflation dans la région (3,7 % en 2023) reste supérieure à l'objectif de 3 % et les réserves de change sont en baisse, estimées à 3,5 mois d'importations à la fin de l’année 2023, contre 4,3 mois à la fin de 2022.

La hausse des prix des denrées alimentaires devrait augmenter le taux de pauvreté. Elle a déjà entrainé un niveau de sécurité alimentaire préoccupant, avec 2,3 millions de personnes estimées en insécurité alimentaire sévère en novembre et décembre 2023, selon l'analyse du Cadre Harmonisé.

En réponse aux sanctions et à la rupture des financements extérieurs, les autorités ont révisé le budget 2023 en réduisant les dépenses d'investissement. Le déficit budgétaire pour 2023 devrait être de 3,9 % du PIB et la dette publique devrait atteindre 58,2 % du PIB. Le gouvernement a accumulé des arriérés domestiques, ainsi que des arriérés auprès des institutions de développement régionales et internationales.

Perspectives

Avec la levée des sanctions fin février, la croissance devrait rebondir à 6,9 % en 2024 sous les hypothèses suivantes : (i) le Niger ainsi que le Burkina Faso et le Mali quittent en bon ordre la CEDEAO en 2025 et restent membres de l'UEMOA ; (ii) la production et les exportations de pétrole à grande échelle sont effectives ; (iii) le financement international du développement reprend au premier semestre 2024 ; (iv) la campagne agricole n'est pas soumise à des chocs climatiques ; et (v) il n'y a pas de nouvelle détérioration de la situation en matière de sécurité. Toutefois, les niveaux du PIB seraient nettement inférieurs en 2024 et 2025 par rapport à leur trajectoire prévue avant le renversement du gouvernement. L'inflation devrait diminuer pour atteindre 3,5 % en 2024 à la suite de la levée des sanctions et de la modération des prix des denrées alimentaires consécutive à la reprise des importations à grande échelle.

Le taux d'extrême pauvreté devrait diminuer de 2 points de pourcentage pour atteindre 50,0 % d'ici 2026, en raison de la forte croissance des secteurs des services et de l'agriculture et des politiques qui utilisent l'augmentation des revenus pétroliers pour la population. Toutefois, en raison de la croissance démographique, le nombre de personnes extrêmement pauvres devrait augmenter de 1,9 million au cours de la période 2023-2026.

Les recettes en 2024, y compris les dons, devraient s'élever à environ 11,0 % du PIB, soit un niveau inférieur à celui prévu dans le budget approuvé, ce qui conduirait probablement à un rationnement des dépenses d'investissement. Compte tenu de l'accès limité au financement, le déficit budgétaire devrait s'élever à 2,6 % du PIB, en incluant l'accumulation d'arriérés intérieurs.

Dernière mise à jour: 19 mars 2024

FINANCEMENTS

Niger: Engagements par exercice (en millions de dollars)*

*Les montants comprennent les engagements de la BIRD et de l’IDA
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