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Tchad - Vue d'ensemble

Pays sahélien et enclavé d’Afrique centrale, le Tchad fait face à des défis sécuritaires liés aux conflits dans les pays limitrophes ainsi qu’aux conséquences du changement climatique, notamment avec l’accélération de la désertification et l’assèchement du lac Tchad.

En raison de la crise soudanaise et de l'arrivée constante de nouveaux réfugiés et de retournés, le gouvernement tchadien estime que près de 600 000 personnes pourraient arriver au Tchad d'ici la fin de 2023. Le Tchad a accueilli quelques 450 000 réfugiés en provenance du Soudan, de la République centrafricaine et du Nigéria.

La pauvreté et la vulnérabilité sont omniprésentes au Tchad, avec 42,3 % de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté national. L'extrême pauvreté ($2,15/jour par habitant [PPA 2017]) reste également élevée dans le pays et a augmenté de manière significative, passant de 31,2 % en 2018 à 34,9 % en 2021 et 35,4 % en 2023.

L’Indice du capital humain de la Banque mondiale pour le Tchad est de 0.30. Ce qui signifie qu’un enfant né aujourd'hui sera 70 % moins productif à l'âge adulte qu'un enfant ayant reçu une éducation de qualité et bénéficié de services de santé adaptés. Par ailleurs, un enfant tchadien sur cinq n’atteindra pas sa cinquième année et 40 % d’entre eux souffrent d’un retard de croissance, avec un risque de conséquences durables sur leur développement cognitif. Entre les âges de 4 et 18 ans, les enfants tchadiens ne passent en moyenne que 5 ans sur les bancs de l’école.

Avec 856 décès pour 100 000 naissances vivantes, le Tchad a un des taux les plus élevés de mortalité maternelle, un phénomène aggravé par le nombre élevé de grossesses précoces (164,5 naissances pour 1 000 adolescentes âgées de 15 à 19 ans).

Situation politique

Faisant suite à la mort du président Idriss Déby Itno le 20 avril 2021 au front, un Conseil militaire de transition, dirigé par son fils, Mahamat Idriss Déby Itno prend le relais. La Constitution est suspendue et une période de transition de 18 mois est observée.

Les conclusions du Dialogue national inclusif et souverain organisé entre août et octobre 2022, prolongent la transition politique de deux ans. Investi comme président de la transition le 10 octobre, le général Mahamat Deby Itno met en place, le 14 octobre, un gouvernement d'union nationale.

Le 20 octobre, l'opposition proteste contre la prolongation de la transition, cependant l’éligibilité est accordée au président de la transition. Les manifestations réprimées de manière sanglante provoquent la mort de 128 personnes, selon les estimations de la Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) du Tchad.

Un référendum constitutionnel est organisé le 17 décembre 2023 sur une nouvelle Constitution. La nouvelle Constitution est approuvée à 86 % avec un taux de participation de 63,75 % mais les dirigeants de l'opposition contestent ces chiffres.

Après une année d’exil, le principal opposant, Succès Masra conclut un accord de réconciliation et rentre à N’Djaména à la suite de “l’Accord de Kinshasa” du 3 novembre 2023. Le 1er janvier 2024, le président de transition nomme le président du parti Les Transformateurs au poste de Premier ministre.

L’Agence nation de gestion des élections (ANGE) a annoncé les dates de la prochaine élection présidentielle : le premier tour du scrutin présidentiel est prévu pour le 6 mai 2024, suivi du second tour le 22 juin.

Situation économique

  • Pays producteur de pétrole depuis 2003, le Tchad est devenu très dépendant de cette ressource alors que son économie reposait auparavant sur l’agriculture.   
  • Malgré la crise humanitaire actuelle déclenchée par la guerre au Soudan, l'économie du Tchad devrait enregistrer sa plus forte performance depuis 2014, avec une croissance du PIB estimée à 4,1 % (1 % par habitant) en 2023. Cette croissance est soutenue par la production pétrolière, qui devrait augmenter de 4,4 %. Le PIB non pétrolier devrait croître de 4,1 % (contre 2 % en 2022), grâce à des investissements publics significatifs. Après les inondations de 2022, la reprise du secteur agricole devrait contribuer fortement à la croissance, à hauteur de 1,6 point de pourcentage (ppt).
  • En 2024, la croissance devrait décélérer à 2,7 % (0,4 % par habitant). Le PIB non pétrolier devrait s'établir à 3,4 %. Cette décélération est due à la baisse prévue de près de 2 % des prix mondiaux du pétrole, ainsi qu’à une réduction des investissements publics. Au cours de la période 2025-2026, la croissance devrait atteindre une moyenne de 3,1 % (0,1 % par habitant). La croissance du PIB non pétrolier devrait atteindre 3,5 % au cours de la même période.
  • L’inflation devrait baisser à 4,1 % en 2023 en raison de la décélération de l’inflation alimentaire (4,8 %) résultant de l’amélioration de la production agricole. L’insécurité alimentaire demeure un problème important malgré ces améliorations.
  • Les mesures gouvernementales visant à lutter contre l’insécurité alimentaire devraient atténuer l’inflation alimentaire, et l’inflation devrait ainsi tomber à 3,9 % en 2024, avant de s’établir en moyenne à 3,3 % sur 2025-2026.
  • Le taux de pauvreté extrême (mesure au seuil de 2.15 dollars en parité de pouvoir d’achat de 2017) a baissé de 1.1 point de pourcentage entre 2022 et 2023 mais compte tenu de la forte croissance démographique, le nombre de personnes (5,4 millions) vivant dans l’extrême pauvreté demeure élevé. En outre, les restrictions sécuritaires, la faible couverture géographique des programmes de protection sociale et la crise actuelle au Soudan limitent les possibilités de réduction de la pauvreté extrême. Par conséquent, 237 479 personnes supplémentaires tomberont dans l’extrême pauvreté en 2024, soit une hausse de 0,4 points de pourcentage du taux d’extrême pauvreté.

Ces perspectives sont soumises à de multiples risques de dégradation, notamment la baisse du prix du pétrole, l'instabilité politique lors des prochaines élections, la montée de l'insécurité et les chocs climatiques. Une guerre prolongée au Soudan au-delà de 2023 aggraverait la crise humanitaire, pèserait sur les finances publiques et augmenterait les pressions inflationnistes. 

Dernière mise à jour: 21 mars 2024

FINANCEMENTS

Tchad: Engagements par exercice (en millions de dollars)*

*Les montants comprennent les engagements de la BIRD et de l’IDA
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