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Burkina Faso - Vue d'ensemble

Le Burkina Faso est un pays du Sahel à faible revenu et aux ressources naturelles limitées. Son économie repose sur l’agriculture, et la production minière, en particulier celle de l’or. Plus de 40 % de sa population vit en dessous du seuil national de pauvreté. Le rapport 2021-2022 de l'IDH du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), classe le Burkina Faso 184e sur 191 pays. 

Situation politique  

Après le coup d’État du 30 septembre 2022 qui a renversé le lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba, le capitaine Ibrahim Traoré a été investi nouveau président de transition le 21 octobre 2022. Selon la Charte de la transition, il ne pourra se présenter aux prochaines élections présidentielles.  

Le Burkina, le Mali et le Niger ont créé l’Alliance des États du Sahel (AES) au sein de laquelle ils comptent mutualiser leurs efforts contre le terrorisme à travers une architecture de défense commune. Ces pays ont par ailleurs décidé de quitter la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) le 28 janvier 2024, invoquant notamment un manque d’aide face au terrorisme. En effet, depuis 2015, le Burkina est la cible d'attaques terroristes qui provoquent des déplacements de population. Alors qu’il comptait moins de 50 000 personnes déplacées internes (PDI) en janvier 2019, le pays en a recensé 2,01 millions le 31 décembre 2023, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies.  Les secteurs de la santé et de l’éducation sont fortement impactés, avec 413 établissements de santé affectés (20 %) en décembre 2023, limitant ainsi l'accès aux soins à environ 3,8 millions de personnes ; 5 330 écoles primaires et secondaires sont fermées, ce qui représente 20 % des infrastructures scolaires, affectant 820 865 élèves dont 396 716 filles.

L’économie en bref    

 En 2023, l'économie devrait croître de 3,2 % (0,5 % par habitant), contre 1,5 % en 2022. Le secteur des services qui représente 48 % du PIB, est resté le principal moteur de la croissance, alimenté par l'expansion du secteur public. La croissance du secteur agricole a été entravée par le contexte sécuritaire, qui a limité l'accès aux zones rurales. La croissance du secteur secondaire a été maintenue positive par l'industrie manufacturière et la construction, tandis que la production d'or a encore chuté en raison de l'insécurité, malgré ses prix élevés sur le marché international. Du côté de la demande, la consommation privée a été le principal moteur de la croissance, soutenue par une faible inflation. L’investissement devrait en revanche stagner en raison de l'importance des investissements publics réalisés en 2022 et des incertitudes qui pèsent sur le secteur minier. Des termes de l'échange favorables, avec une augmentation des prix de l'or couplée à une baisse des prix de l'énergie, ont permis de réduire le déficit de la balance courante à 4,9 % du PIB en 2023.

Après avoir atteint un niveau record à 14,1 % en 2022, l'inflation est tombée à 0,7 % en 2023 grâce à la baisse des prix des produits locaux, en particulier des céréales, de la farine et des légumes frais. En conséquence, le taux d'extrême pauvreté, qui était en hausse jusqu'en 2022, a diminué de 0,7 point de pourcentage pour atteindre 25,6 % en 2023. Cependant, la situation humanitaire reste critique, avec environ 2 millions de personnes déplacées internes, et environ 2,3 millions de personnes confrontées à une grave insécurité alimentaire en décembre 2023.

Le Burkina Faso a commencé à assainir ses finances publiques en 2023, le déficit tombant à 6,5 % du PIB, soit 1 % de moins qu'en 2022 (si l'on exclut l'inclusion ponctuelle de toute la dette titrisée accumulée en 2022). L'assainissement a été tiré par les dépenses, grâce à une réduction des investissements et des subventions (favorisée par la baisse des prix internationaux du pétrole), tandis que les dépenses militaires et humanitaires sont restées élevées. Les dons provenant des bailleurs bilatéraux ayant diminué, des efforts ont été réalisés pour soutenir la mobilisation des recettes intérieures. En raison d’un déficit budgétaire toujours élevé, la dette publique devrait franchir la barre des 60 % du PIB en 2023. La part du financement provenant du marché régional, plus coûteux, augmente. En février 2024, les rendements moyens du Burkina Faso sur le marché obligataire régional étaient de 8 % pour les bons du Trésor à 6 mois et de 9,6 % pour les bons du Trésor à 3 ans. Le risque de surendettement extérieur reste modéré. 

Perspectives à moyen terme 

Les perspectives économiques sont étroitement liées à l’évolution de la situation sécuritaire. Si la situation ne se détériore pas davantage, la croissance pourrait accélérer légèrement et atteindre une moyenne de 4 % (1,5 % par habitant) en 2024-2026, grâce à la reprise de la production minière et agricole et à la croissance du secteur des services. Cette perspective inclut les impacts attendus d'un retrait ordonné de la CEDEAO, à savoir la baisse des échanges avec les États de la CEDEAO non-membres de l'UEMOA, la hausse des primes de risque des investisseurs et l’augmentation du coût de financement sur le marché régional.

Si le gouvernement poursuit sa politique d'assainissement budgétaire, le déficit budgétaire devrait diminuer progressivement pour se rapprocher du plafond de 3 % du PIB fixé par l'UEMOA. La dette publique en pourcentage du PIB devrait augmenter au moins jusqu'en 2025, en raison des taux d'intérêt élevés sur la dette intérieure.

Malgré une baisse spectaculaire de l'inflation qui devrait rester inférieure à 3 % à moyen terme, la croissance sera probablement trop faible pour permettre une réduction substantielle de la pauvreté, en particulier dans l'agriculture qui emploi 71 % des personnes pauvres.

Les perspectives restent soumises à d'importants risques, notamment la détérioration de la situation sécuritaire, l'instabilité politique, les chocs climatiques, les chocs sur les termes de l'échange et le retrait de la CEDEAO. 

Dernière mise à jour: 27 mars 2024

FINANCEMENTS

Burkina Faso: Engagements par exercice (en millions de dollars)*

*Les montants comprennent les engagements de la BIRD et de l’IDA
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